SPART

Ce qui ressemble à un sigle, une marque, facilement mémorisable, au graphisme simple, est en fait une contraction qui sert de pseudo. Entre une personne (de là le SP), entrepreneur et designer et une forme d’expression visuelle (d’ « ART »).

Nombre de récits commencent par une anecdote. Une bizarrerie. Et en l’espèce un hasard. SPART est né du bug d’une image télévisée, qui pixelise comme pour prendre la parole. Sur l’écran, des visages se dessinent, formes fantomatiques, énigmatiques. Dégainant son iPhone, SPART décide de photographier, ces « apparitions », au rendu pixellisé aussi surprenantes que belles, mi humaines mi robotiques. Dans un monde criblé d’images et en quête de perfection et d’unicité, l’idée est ici de convoquer l’esprit autant que la rétine, de relier l’esthétisme brut et le sens, le beau et l’incongru, la donnée et le sensible et ce en marquant une pause interactive, pour interroger l’émotion ressentie. Revisitant l’exercice du portrait à l’ère digitale, ce travail conceptuel nous invite à nous interroger sur ces apparitions numériques à formes humaines.

Une première exposition avait eu lieu à Lille Art Fair (Art Up), aux côtés d’un autre jeune artiste lillois Quentin Carnaille, l’idée est aujourd’hui de donner à ce travail une dimension plus ambitieuse.

Comment ? En allant à la manière des street artistes happer les regards dans la rue. En faisant sortir de leurs écrans, en les exposant à la lumière réelle, ces figures surréalistes. En affichant ces portraits en grands formats dans la ville afin qu’ils prennent vie dans le paysage urbain. Personnifications de cette Intelligence Artificielle (IA) qui même robotisée ne peut s’abstraire du truchement et de l’intelligence humaine ? Nouveaux vecteurs médiatiques qui incarneraient cette frontière de plus en plus mince entre le virtuel et le réel. A chacun d’y aller de sa narration et de faire résonner sa sensibilité.

Céline CABOURG